Que le cheval soit naturellement sensible ou non : de nombreux chevaux développent des ulcères d'estomac lorsqu'ils sont stressés. En effet, le stress leur donne littéralement un coup à l'estomac. Il est donc de notre devoir, en tant que propriétaires, de permettre à nos chevaux de mener une vie aussi sereine que possible. Et, pour les cavaliers de compétition, cela n’est pas une chose facile. Non seulement la participation aux concours, mais également l’entraînement intensif, le transport et la tension du cavalier sont des sources de stress.
Voici 5 conseils d'alimentation pour vous et votre cheval. Découvrez ici pourquoi la vitamine C, la betterave rouge et les graines de lin, par exemple, sont bonnes ou moins bonnes pour votre « patient souffrant de l’estomac:
Avez-vous déjà donné de la betterave rouge à votre cheval ? Non ? Alors voici quelques bonnes raisons d’essayer. Autrefois, la betterave rouge était au menu des chevaux d’attelage et de trait presque tous les jours - et à juste titre d’ailleurs, puisque celle-ci est un véritable multitalent ! La betterave rouge est particulièrement adaptée en guise de récompense entre les repas ou de complément des rations. Elle est riche en vitamines, minéraux et fibres, renforce le système immunitaire et soutient le métabolisme.
En outre, elle contribue à la désacidification de l'organisme et a un effet hématopoïétique et anti-inflammatoire. Elle contient également moins de sucre que la pomme ou la banane, par exemple, et bénéficie d’une faible teneur en acide. Si votre cheval est un peu difficile et qu'il boude les betteraves rouges fraîches, vous pouvez aussi les proposer sous forme de chips - celles-ci sont généralement mieux acceptées.
Bien que, chez le cheval, l'iode soit peu lié à l’apparition d’ulcères d'estomac, celui-ci est un oligo-élément important qu’il convient de mentionner. Les chevaux, comme les humains, ont besoin d'iode, et ce, tout particulièrement pour la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Celles-ci influencent le métabolisme des graisses, des protéines et des glucides et régulent ainsi le métabolisme de base du cheval.
Mais elles agissent également sur le métabolisme osseux (amélioration du métabolisme du calcium et du phosphate), contrôlent les muscles et le système nerveux, et ont un effet sur la consommation d'oxygène, la tension artérielle et la température corporelle.
Les besoins en iode chez les chevaux se situent approximativement entre 0,3 et 0,5 mg pour 100 kg de poids corporel, en fonction de l'âge et du niveau de performance. Les besoins en iode diminuent avec l’âge mais augmentent lorsque le cheval est sollicité. Ainsi, un poulain nécessite 0,5 mg d'iode par 100 kg et par jour, un cheval adulte 0,3 mg s’il est au repos ou 0,4 mg s’il est monté quotidiennement.
Une carence en iode entraîne un ralentissement du métabolisme de base et se manifeste par une prise de poids malgré un manque d'appétit, un état de fatigue, une baisse des performances et des problèmes de robe. L'hypotension peut également indiquer une carence en iode. Contrairement à la carence, un excès d'iode entraîne une synthèse accrue des hormones thyroïdiennes, laquelle se manifeste par un amaigrissement du cheval malgré un bon apport alimentaire.
L’absorption quotidienne de foin (et d'aliments concentrés) ne couvrant généralement pas les besoins en iode, il convient de distribuer au cheval des compléments ciblés et adaptés à ses besoins.
De nos jours, les problèmes rencontrés sont plus souvent liés à un surapprovisionnement en énergie associé à une carence en fibres brutes structurées qu’à des besoins énergétiques non couverts. Les huiles jouent donc un rôle plutôt secondaire dans l'alimentation des chevaux. Néanmoins, certaines situations ou raisons peuvent justifier l’ajout d’huile dans la ration du cheval. De nombreux chevaux peuvent généralement couvrir leurs besoins en énergie et en nutriments via une consommation suffisante de foin et d'aliments minéraux.
Si ce n'est pas le cas et que le cheval manque d'énergie, on ajoute généralement à sa ration de fourrage grossier des aliments concentrés riches en céréales. La quantité de salive sécrétée lors de la consommation de céréales est insuffisante pour réguler le pH de l'estomac, lequel est influencé par les acides supplémentaires produits dans l’appareil digestif lors de la décomposition des graines par les bactéries intestinales (flore intestinale). Le pH diminue, ce qui entraîne alors une irritation des muqueuses de l'estomac et des intestins.
Il s’ensuit des lésions au niveau des muqueuses ainsi que des ulcères. L'huile, en revanche, peut être utilisée pour les chevaux tolérant mal les aliments concentrés, car elle a l’avantage de fournir de l'énergie sans entraîner d’augmentation de la production d'acide lors de sa décomposition dans l'intestin. Bien sûr, il convient de veiller à sa digestibilité ainsi qu’à sa part d’acides gras oméga-3.
L'huile de lin et l'huile de poisson conviennent particulièrement. Notez toutefois que l'huile de poisson est souvent mal acceptée en raison de son goût.
L'huile de palme, en revanche, est moins adaptée aux chevaux car moins digeste en raison de son point de fusion élevé. L'huile d'olive ne convient pas non plus, car elle est riche en acides gras oméga-6, dont la teneur dans les aliments est déjà relativement élevée d’une manière générale et lesquels ont été associés à des processus inflammatoires dans plusieurs études.
La vitamine C joue un rôle important en tant qu'activateur du métabolisme cellulaire et qu’agent de protection contre les infections. De plus, elle a un effet antioxydant et protège ainsi les autres vitamines. Contrairement aux humains, les chevaux peuvent synthétiser eux-mêmes des quantités suffisantes de vitamine C dans le côlon. La vitamine C se trouve également dans les aliments comme l'herbe, le foin et les carottes. Cependant, dans le cas de chevaux fortement sollicités, il est possible que la synthèse du cheval ne soit pas suffisante - ce qui est également le cas pour les chevaux exposés à un stress constant.
C’est pour cette raison qu’il convient de réduire le stress et de prévenir les ulcères d'estomac à long terme, ceux-ci représentant un facteur de stress supplémentaire pour votre cheval - un cercle vicieux ! Cette mesure permet de diminuer le risque de carence en vitamine C et ainsi le risque d’infection chez votre cheval.
La graine de lin est un complément alimentaire apprécié pour les patients souffrant de problèmes gastriques ou de problèmes lors du changement de poils. En raison de sa teneur en substances mucilagineuses et en fibres, la graine de lin a un effet positif sur l’appareil digestif. Les substances mucilagineuses des graines de lin recouvrent les parois de l’estomac et de l’intestin, ont un effet apaisant sur les muqueuses gastro-intestinales et favorisent ainsi l'assimilation des nutriments.
Leur teneur élevée en matières grasses et en acides gras insaturés sont une source d'énergie pour les chevaux et ont un effet positif sur la robe. L'huile contenue dans la graine de lin est riche en acides gras oméga-3. Ces acides gras tri-insaturés neutralisent l'acide arachidonique responsable de nombreux processus inflammatoires dans l'organisme.
L'inconvénient de la graine de lin est sa teneur en glucosides cyanogéniques. Il s’agit de précurseurs de l'acide cyanhydrique toxique décomposés dans l'organisme par l'enzyme linase contenue dans les graines de lin. L'acide cyanhydrique est alors libéré. Il est recommandé de faire bouillir la graine de lin avant de la distribuer, ce qui a un effet positif sur la formation de mucilage d'une part, mais détruit d'autre part les acides gras oméga-3 sensibles à la chaleur.
Une cuisson d'au moins 10 minutes désactive la linase et empêche la libération intermittente d'acide cyanhydrique dans le tractus intestinal. Si les graines de lin ne sont pas cuites, il convient de ne pas dépasser une quantité de 100 à 120 g par jour. Distribuées non cuites, les graines de lin devraient être proposées sous une forme concassée afin de permettre l’assimilation de ses substances précieuses par le cheval.
La graine de lin jaune, également connue sous le nom de graine de lin dorée, est une alternative à la graine de lin brune classique. Celle-ci contient moins de glucosides, et donc, d’acides cyanhydriques, mais est également moins riche en acides gras oméga-3.